Les réponses à ce chat du 11/06 par :
Dr Joëlle Perez, gériatre.
Catherine Bergeret-Amselek, psychanalyste.
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(Comment concilier santé des séniors et retraite de plus en plus tardive ?) :
• Le travail c'est la santé, rien faire c'est la conserver. En ce sens, la retraite tardive permet de rester dans le bain de la vie active plus tard et cela permet d'éviter un sentiment de vide et d'inutilité.
D'autre part, tout dépend dans quel domaine on travail, car il est sur que si l'on fait un travail susceptible d'endommager notre santé : un travail pénible, on a qu'une envie c'est de l'arrêter tôt pour s'épanouir. Au contraire, si l'on s'épanouit dans son travail, on a évidemment envie de continuer.
(Que pensez vous a propos des risques de conduire une automobile pour les seniors ?) :
• Tout dépend ce que vous appelez « senior », c’est un mot valise édulcoré pour éviter de dire "vieux" .Si l'on est en toute possession de ses moyens à 75-80 ans , je ne trouve pas ca dangereux de conduire .Au contraire, si à 65 ans on a des troubles de la vision ou que l'on a plus le sens de l'orientation , ou qu'on a peur de conduire , il vaut mieux dans ce cas éviter.
(Que faire en cas de maltraitance sur des personnes âgées ? Merci ) :
• Ca dépend du type de maltraitance les interlocuteurs ne sont pas les mêmes. Ca dépend aussi de qui pratique cette maltraitance. En maison de retraite, il faut le signaler à la direction par écrit. A domicile, si c'est la famille qui maltraite, il faut tenter de communiquer et de concilier une solution: la dénonciation peut être plus délétère que la maltraitance elle-même.
(Pensez-vous qu’une personne, déjà fortement handicapée, et atteinte de la maladie d’Alzheimer, si elle est lucide, ait un autre choix que de disparaitre ?....) :
• Bien sur, car ce qui déroute les personnes qui ont tout leurs moyens c'est l'univers dans lequel elles doivent entrer pour se mettre à la portée des personnes atteintes de cette maladie.
Pour avoir accompagner de telles personnes, elles gardent parfois des pans intacte de mémoire et soudain, elles sont en contact avec le sensoriel, avec les sensations, domaine duquel nous, les rationnels, sommes coupés par notre mental qui ne cesse de s'activer. Par conséquent, susciter leur mémoire olfactive, les toucher parfois, peut permettre d'endiguer les sentiments dépressifs qu'elle traverse, mais c'est un réel travail de broderie, de patience, mais croyez qu'il mérite qu'on 'y penche.
(Bonjour : où trouver un médecin gériatre dans le 12ème pour se faire soigner et également faire connaître son état à la famille qui a un peu de mal à faire de son mieux ? merci) :
• Les gériatres sont très rares en libéral. s'adresser à l'hôpital de secteur, il y a presque toujours une consultation de gériatrie. Sinon vous avez "les pages jaunes" rubrique médecin spécialiste gériatre
(A propos de la conduite, ne faudrait-il pas prévoir un test obligatoire à partir d un certain âge (70 ans ° par exemple ?) :
• Pourquoi pas mais pourquoi pas pour tout le monde, il y a beaucoup moins d'accidents grave avec l'âge mais surtout des accrochages. Les morts et blessés sont le fait de jeunes conducteurs
(Ma sœur, âgée de 75ans accepte mal de vieillir, je la trouve depuis 2 mois environ très déprimée Je lui ai conseillé de consulter son médecin, mais elle refuse car elle craint une prescription d anti dépresseur et des effets secondaires) :
• Il est toujours très difficile de conseiller un proche, peut être pourriez vous téléphoner à son médecin traitant pour que celui ci la conseille et arrive à ce que l'on appelle nous les psys: «faire murir la demande», il faut lui expliquer que l'on peut tout à fait faire une escale chez un psy sans pour autant être fou, pourquoi pas un psychologue ou un psychanalyste pour déposer ce qui est lourd et continuer de grandir.
(Ma belle-mère a 86 ans et ne s’alimente presque plus, elle est inactive depuis de nombreuses année. Que faire ?) :
• Par ailleurs est-elle en bonne santé ? Dépressive ? Suivie ? De manière générale, si elle ne s'alimente presque plus, mise à part si un problème physiologique le justifie, c'est peut être le signe qu'elle a besoin d'un soutien psychologique, ya t'il des conflits familiaux ? Est ce que l'on vient la voir ? Habite-t-elle seule? Tout cet ensemble influe sur sa vie.
(Aujourd’hui, vous avez parlé du suicide des seniors. Que dire à mon père de 78 ans, veuf depuis peu, dans une souffrance sans fond, qui vous dit que la vie pour lui est finie et qu’une des solutions serait d en finir au plus vite. Ce n est pas la solitude qui lui pèse, non c est l absence de ma mère qui a partagé sa vie plus de 55 ans. Il ne veut entendre parler ni de médecin ni de rien. Je ne veux surtout pas lui infliger en plus l’hôpital car sur le plan physique, il va bien (il a perdu quand 13 kg depuis) et il est totalement autonome. Sa souffrance est terrible à voir.) :
• Sa souffrance est légitime, le deuil est normal. En attendant que le deuil se fasse et qu'il retrouve gout à la vie, il faut l'aider et humainement grâce à vos efforts mais aussi avec un traitement antidépresseur. Pour le convaincre de le prendre, lui dire que ça ne lui coute rien d'essayer et de se soulager. Il a probablement une culpabilité à aller mieux alors qu'il vient de perdre la femme qu'il aimait. Soutenez la et bon courage à vous 2.
(Je suis peinée de voir autant de suicides de personnes âgées, j arrive à 63ans mais je comprends que l’on puisse se supprimer pour ne pas gêner nos enfants. Quelle est la démarche pour éviter de tomber dans cette dépression ou ce raisonnement?) :
• Si vous pouvez la question c'est peut être que ca vous ait passé par la tête. Paradoxalement, il y a des choses lourdes qu'on a envie de partager et qu'on ne peut pas partager avec ses enfants ,c'est pourquoi dans mon dernier livre ,"la vie à l'épreuve du temps" je montre qu'il ne faut pas hésiter à aller parler à un psy car cela permet de s'entendre et de repartir pour un tour .De plus, la peur de gêner ses enfants est peut être parfois une projection car ceux ci ne demanderaient peut être qu'à aider mais ne savent pas comment s'y prendre ou sont eux mêmes pris dans leurs vies actives. Aller parler à quelqu'un réinsuffle un espace de jeu dans la famille.
(Ma sœur, âgée de 75ans accepte mal de vieillir, je la trouve depuis 2mois environ très déprimée Je lui ai conseillé de consulter son médecin, mais elle refuse car elle craint une prescription d anti dépresseur et des effets secondaires) :
• Les nouveaux antidépresseurs ont très peu d'effets secondaires et dans tous les cas ils sont bien mieux supportés que la dépression ! il faut essayer, et lui dire que si elle ne le supporte pas, elle sera libre de l'arreter quand elle veut. En plus ils sont très efficaces chez les personnes âgées.
(Mon compagnon qui a 70 ans a renoncé à toute vie sexuelle je dirais insidieusement: diabétique mais sous traitement, dormant beaucoup, refusant de parler de ses problèmes dont il a honte je crois or ne vivant pas sous le même toit en permanence, je ne peux le traîner de force chez un psy plus jeune que lui et en assez bonne santé, j’ai de plus en plus mal à supporter cette situation : que faire pour débloquer la situation ?) :
• Et vous même dans quelle phase de votre vie êtes vous ? En pré ménopause ? Le désirez-vous encore ? Il me semble que cela vous serait profitable d'aller vous même dans un premier temps parler à quelqu'un de façon à faire un point avec vous même et à trouver les mots ou les gestes pour vous ré approcher de votre compagnon ,depuis combien de temps a t'il renoncer à sa sexualité ? A t il des troubles de l'érection ? Il ne s'agit peut être pas de se polariser sur la performance mais de retrouver ensemble une autre façon de s'approcher, de se toucher et de se donner du plaisir ; par exemple, qu'aimez vous faire ensemble? Pensez-vous à mettre en place une atmosphère romantique? Tout cela est à explorer.
(Ma belle-mère a 86 ans et ne s alimente presque plus, elle est inactive depuis de nombreuses année. Que faire ?) :
• D'abord, les besoins se réduisent un peu si elle n'a plus aucune activité. Si elle ne perd pas de poids et si ses analyses sont bonnes, il est possible que cela lui suffise. Sinon, il faut rechercher la cause, peut- être une dépression, peut-être des douleurs buccales etc..Si aucune cause n'est retrouvée, faites en sorte que le peu qu'elle mange soit extrêmes enrichi en sucre, en gras et en protéine (des œufs par exemple).
(Je suis peinée de voir autant de suicides de personnes âgées, j arrive à 63ans mais je comprends que l on puisse se supprimer pour ne pas gêner nos enfants. Quelle est la démarche pour éviter de tomber dans cette dépression ou ce raisonnement?) :
• Vous ne devez pas penser à ça, vous ferez plus de peine à vos enfants, et même si c'est une lourde tache de s'occuper de ses parents, c'est aussi un plaisir et un devoir pour les enfants. Ils le veulent surement !!
Dr Joëlle Perez, gériatre.
Catherine Bergeret-Amselek, psychanalyste.
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(Comment concilier santé des séniors et retraite de plus en plus tardive ?) :
• Le travail c'est la santé, rien faire c'est la conserver. En ce sens, la retraite tardive permet de rester dans le bain de la vie active plus tard et cela permet d'éviter un sentiment de vide et d'inutilité.
D'autre part, tout dépend dans quel domaine on travail, car il est sur que si l'on fait un travail susceptible d'endommager notre santé : un travail pénible, on a qu'une envie c'est de l'arrêter tôt pour s'épanouir. Au contraire, si l'on s'épanouit dans son travail, on a évidemment envie de continuer.
(Que pensez vous a propos des risques de conduire une automobile pour les seniors ?) :
• Tout dépend ce que vous appelez « senior », c’est un mot valise édulcoré pour éviter de dire "vieux" .Si l'on est en toute possession de ses moyens à 75-80 ans , je ne trouve pas ca dangereux de conduire .Au contraire, si à 65 ans on a des troubles de la vision ou que l'on a plus le sens de l'orientation , ou qu'on a peur de conduire , il vaut mieux dans ce cas éviter.
(Que faire en cas de maltraitance sur des personnes âgées ? Merci ) :
• Ca dépend du type de maltraitance les interlocuteurs ne sont pas les mêmes. Ca dépend aussi de qui pratique cette maltraitance. En maison de retraite, il faut le signaler à la direction par écrit. A domicile, si c'est la famille qui maltraite, il faut tenter de communiquer et de concilier une solution: la dénonciation peut être plus délétère que la maltraitance elle-même.
(Pensez-vous qu’une personne, déjà fortement handicapée, et atteinte de la maladie d’Alzheimer, si elle est lucide, ait un autre choix que de disparaitre ?....) :
• Bien sur, car ce qui déroute les personnes qui ont tout leurs moyens c'est l'univers dans lequel elles doivent entrer pour se mettre à la portée des personnes atteintes de cette maladie.
Pour avoir accompagner de telles personnes, elles gardent parfois des pans intacte de mémoire et soudain, elles sont en contact avec le sensoriel, avec les sensations, domaine duquel nous, les rationnels, sommes coupés par notre mental qui ne cesse de s'activer. Par conséquent, susciter leur mémoire olfactive, les toucher parfois, peut permettre d'endiguer les sentiments dépressifs qu'elle traverse, mais c'est un réel travail de broderie, de patience, mais croyez qu'il mérite qu'on 'y penche.
(Bonjour : où trouver un médecin gériatre dans le 12ème pour se faire soigner et également faire connaître son état à la famille qui a un peu de mal à faire de son mieux ? merci) :
• Les gériatres sont très rares en libéral. s'adresser à l'hôpital de secteur, il y a presque toujours une consultation de gériatrie. Sinon vous avez "les pages jaunes" rubrique médecin spécialiste gériatre
(A propos de la conduite, ne faudrait-il pas prévoir un test obligatoire à partir d un certain âge (70 ans ° par exemple ?) :
• Pourquoi pas mais pourquoi pas pour tout le monde, il y a beaucoup moins d'accidents grave avec l'âge mais surtout des accrochages. Les morts et blessés sont le fait de jeunes conducteurs
(Ma sœur, âgée de 75ans accepte mal de vieillir, je la trouve depuis 2 mois environ très déprimée Je lui ai conseillé de consulter son médecin, mais elle refuse car elle craint une prescription d anti dépresseur et des effets secondaires) :
• Il est toujours très difficile de conseiller un proche, peut être pourriez vous téléphoner à son médecin traitant pour que celui ci la conseille et arrive à ce que l'on appelle nous les psys: «faire murir la demande», il faut lui expliquer que l'on peut tout à fait faire une escale chez un psy sans pour autant être fou, pourquoi pas un psychologue ou un psychanalyste pour déposer ce qui est lourd et continuer de grandir.
(Ma belle-mère a 86 ans et ne s’alimente presque plus, elle est inactive depuis de nombreuses année. Que faire ?) :
• Par ailleurs est-elle en bonne santé ? Dépressive ? Suivie ? De manière générale, si elle ne s'alimente presque plus, mise à part si un problème physiologique le justifie, c'est peut être le signe qu'elle a besoin d'un soutien psychologique, ya t'il des conflits familiaux ? Est ce que l'on vient la voir ? Habite-t-elle seule? Tout cet ensemble influe sur sa vie.
(Aujourd’hui, vous avez parlé du suicide des seniors. Que dire à mon père de 78 ans, veuf depuis peu, dans une souffrance sans fond, qui vous dit que la vie pour lui est finie et qu’une des solutions serait d en finir au plus vite. Ce n est pas la solitude qui lui pèse, non c est l absence de ma mère qui a partagé sa vie plus de 55 ans. Il ne veut entendre parler ni de médecin ni de rien. Je ne veux surtout pas lui infliger en plus l’hôpital car sur le plan physique, il va bien (il a perdu quand 13 kg depuis) et il est totalement autonome. Sa souffrance est terrible à voir.) :
• Sa souffrance est légitime, le deuil est normal. En attendant que le deuil se fasse et qu'il retrouve gout à la vie, il faut l'aider et humainement grâce à vos efforts mais aussi avec un traitement antidépresseur. Pour le convaincre de le prendre, lui dire que ça ne lui coute rien d'essayer et de se soulager. Il a probablement une culpabilité à aller mieux alors qu'il vient de perdre la femme qu'il aimait. Soutenez la et bon courage à vous 2.
(Je suis peinée de voir autant de suicides de personnes âgées, j arrive à 63ans mais je comprends que l’on puisse se supprimer pour ne pas gêner nos enfants. Quelle est la démarche pour éviter de tomber dans cette dépression ou ce raisonnement?) :
• Si vous pouvez la question c'est peut être que ca vous ait passé par la tête. Paradoxalement, il y a des choses lourdes qu'on a envie de partager et qu'on ne peut pas partager avec ses enfants ,c'est pourquoi dans mon dernier livre ,"la vie à l'épreuve du temps" je montre qu'il ne faut pas hésiter à aller parler à un psy car cela permet de s'entendre et de repartir pour un tour .De plus, la peur de gêner ses enfants est peut être parfois une projection car ceux ci ne demanderaient peut être qu'à aider mais ne savent pas comment s'y prendre ou sont eux mêmes pris dans leurs vies actives. Aller parler à quelqu'un réinsuffle un espace de jeu dans la famille.
(Ma sœur, âgée de 75ans accepte mal de vieillir, je la trouve depuis 2mois environ très déprimée Je lui ai conseillé de consulter son médecin, mais elle refuse car elle craint une prescription d anti dépresseur et des effets secondaires) :
• Les nouveaux antidépresseurs ont très peu d'effets secondaires et dans tous les cas ils sont bien mieux supportés que la dépression ! il faut essayer, et lui dire que si elle ne le supporte pas, elle sera libre de l'arreter quand elle veut. En plus ils sont très efficaces chez les personnes âgées.
(Mon compagnon qui a 70 ans a renoncé à toute vie sexuelle je dirais insidieusement: diabétique mais sous traitement, dormant beaucoup, refusant de parler de ses problèmes dont il a honte je crois or ne vivant pas sous le même toit en permanence, je ne peux le traîner de force chez un psy plus jeune que lui et en assez bonne santé, j’ai de plus en plus mal à supporter cette situation : que faire pour débloquer la situation ?) :
• Et vous même dans quelle phase de votre vie êtes vous ? En pré ménopause ? Le désirez-vous encore ? Il me semble que cela vous serait profitable d'aller vous même dans un premier temps parler à quelqu'un de façon à faire un point avec vous même et à trouver les mots ou les gestes pour vous ré approcher de votre compagnon ,depuis combien de temps a t'il renoncer à sa sexualité ? A t il des troubles de l'érection ? Il ne s'agit peut être pas de se polariser sur la performance mais de retrouver ensemble une autre façon de s'approcher, de se toucher et de se donner du plaisir ; par exemple, qu'aimez vous faire ensemble? Pensez-vous à mettre en place une atmosphère romantique? Tout cela est à explorer.
(Ma belle-mère a 86 ans et ne s alimente presque plus, elle est inactive depuis de nombreuses année. Que faire ?) :
• D'abord, les besoins se réduisent un peu si elle n'a plus aucune activité. Si elle ne perd pas de poids et si ses analyses sont bonnes, il est possible que cela lui suffise. Sinon, il faut rechercher la cause, peut- être une dépression, peut-être des douleurs buccales etc..Si aucune cause n'est retrouvée, faites en sorte que le peu qu'elle mange soit extrêmes enrichi en sucre, en gras et en protéine (des œufs par exemple).
(Je suis peinée de voir autant de suicides de personnes âgées, j arrive à 63ans mais je comprends que l on puisse se supprimer pour ne pas gêner nos enfants. Quelle est la démarche pour éviter de tomber dans cette dépression ou ce raisonnement?) :
• Vous ne devez pas penser à ça, vous ferez plus de peine à vos enfants, et même si c'est une lourde tache de s'occuper de ses parents, c'est aussi un plaisir et un devoir pour les enfants. Ils le veulent surement !!
Dernière édition par Admin le Ven 12 Juin - 13:17, édité 1 fois